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14 Le Religieux et les docteurs, ut le Religieux de Saint-Denis voyait les professeurs ( de université de Paris, u de 1349.4 1421, aé moine de Vabbaye by nédictine Iamé un des principaux personnages de Pabbaye, dont ila le chantre. Il a écrit en latin un Chronicon Karoli Sexi. Cotte le histoire du régne de Charles VI a été éditée et traduite par L. ae six volumes parus de 1839 a 1852. Traitant du régne de Charles VI les historiens n’ont jamais manqué d’utiliser les informations que la Chronique du Religieux de Saint-Denis ». Etils en ont répété telle ntoin av ; e sans se soucier de ce qu’était l’ceuvre dans son ensemble. Malheu- rewsement pour eux, Vhistoire de Michel Pintoin n’est pas un témoignage naif. (est un travail merveilleusement élaboré, of les idées et les mots ne se compren- nent vraiment que replacés dans un ensemble, et situés les uns par rapport aux autres. En utilisant des pierres sans se soucier de la construction dont elles faisaient partie, les historiens se sont condamnés aux plus facheux contresens. ce que je voudrais montrer par un exemple précis. Pendant le régne de Charles VI, si long et si troublé, Université de Paris en général et certains docteurs de Université de Paris en particulier ont joué un réle vonsidérable. Michel Pintoin en a done souvent parlé, en des termes que les historiens ont souvent répétés. Mais pour comprendre ce que le Religicux de Saint-Denis, chaque fois, voulait vraiment dire, il va de soi qu’il est prudent de considérer d’abord comment Michel Pintoin voyait et jugeait dans son ensemble le monde universitaire, Et pour vraiment comprendre comment il voyait et jugeait le monde universitaire, il vaut mieux d’abord saisir quelle image il avait de la société tout entiére, Comme tous ses contemporains, Michel Pintoin voyait en la société un tout tres hiérarchisé, Et, comme tous ses contemporains, Michel Pintoin attachait done une énorme importance aux titres donnés a chacun. En voici un bel exemple. Nous “omnes en 1407, Une grande ambassade frangaise a été envoyée auprés du pape Grégoire XITa Rome. Elle va rencontrer le sénateur et les conservateurs de la ville de Rome. Dans la réunion par laquelle ils préparent cette entrevue, une des (i LER OX BT LES DOGTEURS 347 . sollempnis. Les ambassadeurs, aussi, sont toujours « solennels ». cette seule exception prés, on peut bien dire que sollempnis est réservé aux In'y ade solennels que les docteurs, et tous les docteurs st Mais. ycteurs d’universit mnt sol Par parenthése, on peut maintenant corriger sur certains points la traduction Jellaguet, qui a par ailleurs de si grands mérites, Lorsque Michel Pintoin parle wemndam insignem militem, ac unum doctorem sollempnem » \*, Bellaguet a de traduire : ©un illustre chevalier et un célébre docteur », I] faut dire plus «un insigne chevalier et un docteur solennel », c'est-i-dire : «un alier queleonque et un docteur quelconque », dont le chantre de Saint-Denis ne se soucie méme pas de donner les noms. En qualifiant les docteurs de « solennels », Michel Pintoin les exalte done et, en méme temps, il les met a part. Et voici qui va nous confirmer que, pour Michel Pintoin, le monde universitaire est un monde a part. Parlant de nobles, ou de non-nobles, ou de cleres de Eglise séculiére, obsession du Religieux est de dire leur origine. Ceux-ci ont des ancétres généreux ; ceux-li sont de modeste origine : etainsi de suite. Or, parmiles docteurs dont parle Michel Pintoin, nous savons bien que les uns sont nobles, que d’autres ne le sont pas. Mais jamais, jamais le chantre de Saint-Denis ne fait la moindre allusion 4 lorigine d’un docteur d’université. Dans un univers oft la naissance compte tant, université est un monde a part, oi la naissance ne compte pas. C'est Vidée de Michel Pintoin. Mais c’est une idée bien plus généralement aceeptée. Voici Simon Le Breton, docteur régent en Université d’Angers. En 1412, ila un procés au Parlement pour une cure située dans le diocése de Bayeux. Son avocat croit bon de rappeler ses mérites : il est « de nobili genere ac legum doctor » *°, Mais ce Simon Le Breton était docteur régent depuis 1391, et il n’avait pualors devenir professeur qu’aprés un long procés au Parlement '°. Or, dans ce procés-la, ’avocat de Simon Le Breton avait jugé parfaitement inutile d’évoquer la noblesse de son client "7. Les professeurs d’université évoquent peu leurs nobles aneétres parce que, pour un professeur d’université, sa vraie noblesse ne lui vient ‘pas de sa naissance, mais de son doctorat '. ctement RSD,V,230. série, 43 (1950), 261-266, 15. 1. Gillardot, Les mots et les idées politi- 17. Lespiéces du proces ont été lues pour moi ‘et les arréts du Parle- par I. Gillardot, que je remercie bien vivement. ment de Paris en 1412, Mémoire de maitrise 18. On se rappelle la belle étude de J. Verger dactylographié, Pars I, 1992, p. 88, 4 propos des universités méridionales : « No- 16, P. Petot, L’élection d'un docteur régent alesse et Savoir: étudiants noblesaux universitées l'Université d’Angers sous Charles VI, Annales Avignon, Cahors, Montpellier et Toulouse (fin lela Faculté de Droit d'Aize (Etudes d'histoire du xi" siécle) », dans La Noblesse au Moyen du droit dédiées a M. Auguste Dumas), now. Age, XI-XV" sidcles. Essais a la mémoire de svi TA FRANCE DE CHARLE qui compte 7 ne compte pas, 1 qu'est-ce me sance ur, la naissan hoe, La science est le monops Bars pena eerie, c’est la science i gs ean ‘ts le définissent ? - atificus vir, Tout docte Quels traits le de iss t, scientificu: 1 est un savant, entis sciencie vir). Si bien du docteur. Tout doctew! © science éminente » (emir nth. eae are ee mm ae. wir» ne veut rien dire de plus que i intoin, = : ; que « quidam professor », chez Michel Pint : de plus que «q ane; ne veut rien dire de p' t, et, inversement, seul un «sollempnis doctor », qui professeur parmi les autres. Tos ant. Lorsqu’il par i nese as docteur, Michel Pintoin se gar’ a, eteur est savan' a ea homme dont il estime la grande culture le de bien de le dire « scientificus ». mais qui n’est pa Ce Ce a cai: Le Ae prudens, et, plus souvent, et q n’ya pas de docteur quine ae = a ins, Mi intoin n’en cite pas. Mais, au reat ps un monople universitaire Sages, les docteurs le sont Mari so comme le sont les présidents du Parlement, les présidents de la aa re des comptes, le prévét des marchands de Paris, autres notables bourgeois 7°, comme le sont tous ces gens de jugement, tous ces circumspecti dont le chantre de Saint-Denis se sent si proche et dont il reprend constamment les informations et contraire de la sciene les opinions. : Le troisiéme trait qui définit le docteur, c’est l’éloquence. Ty a bien quelques docteurs dont Michel Pintoin n’apprécie pas l’éloquence Par exemple, il parle souvent de Gilles Des Champs. C’est pour lui un « famosus vir », un « excellentis- simus professor», un homme dune science particuliérement remarquable 2! Mais ilne parle jamais de ses talents oratoires. Et lui quia toujours un mot aimable pour Véloquence des orateurs dont il évoque les discours, il ne dit jamais rien lorsque Gilles Des Champs parle. Silence poli, mais révélateur, Le Religieux de Saint- Denis a des silences sévéres qu’il faut savoir entendre, A quelques exceptions prés, pourtant, le docteur d’université est toujours éloquent. Mais, pas plus que la sagesse, | ee mest un monopole universitaire, Innombrables sont les sei- neurs et les notabl i intoi it a i E @ era a ed Pintoin se plait a souligner l’éloquence. SCI , la sagesse, I’6 iA \ we ; i asagesse, l’éloquence, voila, au total, les trois qualités que Michel intoin reconnait toujours, ou presque. ; fan ; itt presque, aux docteurs d’université, Mai de d ae ersit lais passons maintenant du général au particulier, Bien entend, i ‘intoi ntendu, Michel Pintoin ne nomme pas tous les docteurs de l'Université 6 de Paris, I] iméri a fem ne nomme que ceux qui méritent, ason vie qui sont « merito nominandi » 22, Tune fagon générale, Robert Boutruche, Ph. Contamine éd.. P, 1976, p. 289-313, ae FSD. TL, 130, 252. 19. RSD, III, 382 ; IV, 344 ; V, 52 JSD 1,210,418 11,2 20. RSD, I, 6; IV, 440. IV, 342 etc LE RELIGIEUX EF LES DOCTEURS 349 Iichel Pintoin cite des noms pour que, le plus souvent, la renommée de ceux qui portent pasce ala postérité ;c’est parfois pour que leur déshonneur perdure. Ils alors « ad eorum... ignominiam sempiternam », « ad perpetuam eorum infa- erito nominandi » , Comme de nombreux chroniqueurs du Moyen Age. sligieux de Saint-Denis veut étre, entre autres, un artisan de gloire, ou amie. Des débats passionnés ont rassemblé a Paris, en 1413, 95 docteurs en théolo- Mais il y avait aussi, 4 Université de Paris, des docteurs en droit canon et des < en médecine. C’est dire qu’il y avait a Paris, en 1413, bien plus d'une :taine de docteurs. Et plusieurs centaines de docteurs ont donc enseigné a Paris 380 et 1420, De tous ceux-la, Michel Pintoin en nomme 54. Comme il ne vintéresse pas a la vie intérieure de Université, ceux qu'il nomme sont des docteurs qui ont participé 4 une ambassade, 4 une quelconque assemblée, ou qui ont pris la parole devant le pape, devant le roi, au Parlement ov ailleurs. Si bien qu'un excellent professeur, comme Pierre de Dierrey, dont on sait par ailleurs qu'il a marqué des générations de jeunes théologiens, mais qui s’est abstenu de toute activité extérieure a Université, n’apparait pas dans le récit de Michel Pintoin. Ne nous y trompons pas. Le tableau d’honneur du Religieux de Saint-Denis n’est pas uniquement fondé sur les qualités pédagogiques des docteurs. Cette réserve une fois faite, il faut constater que Michel Pintoin connait fort bien Je milieu universitaire. Une seule fois, il se trompe sur les titres d'un professeur. Il fait de Jean Gilles un docteur en théologie, alors qu’il était docteur en droit civil et en droit canon, « in utroque jure » 4. Mais c’était en 1381, et l'on sait que Michel Pintoin n’a commencé a écrire son histoire, au mieux, qu'une quin- zaine d’années plus tard. Autrement, Michel Pintoin ne se trompe jamais sur les titres, et il connait fort bien les hommes, soit personnellement, soit de reputation. Plus d’une fois, ’bistorien appuie son affirmation d’un « meo judicio » >, ou d’un «more suo », ou dum « more solito » ®*. Et donc, ce que Michel Pintoin dit des 54 docteurs qu'il nomme mérite d’étre exactement pesé. Or, de ces 54 noms, 16 ne sont que des noms. Restent 38 docteurs qui sont plus qu’une ombre. Mais parmi ces 38 docteurs, il y a encore ceux qui sont simplement dits : « sollempnis doctor », ou « scientificus vir », ou « eminentis scientie vir », ow « circumspectus et eminentis sciencte vir », ou « eloquencia clarus vir ». Et ’on sait qu’en parlant de leur science, de leur sagesse ou de leur éloquence, Michel Pintoin voulait simplement dire que ceux-la ne se distinguaient en rien de leurs collégues, 23. RSD, V, 172 ; VI, 6. 25. RSD, I, 100. 24. RSD. 1,88. Denifle et Chatelain, Chartu- 26. RSD, III, 466, 604, 754 ; TV, 1 larium Universitatis Parisiensis, 11, 583, n” 1640, ‘ai inclus dans H ont étudié Ig Hs bt docteurs en AF C€ Sont des gradu Patticuligre. Ses arts qui eT que de ces qualificatify de Mio pin veut nous faire comprendee : Michel eapemaiont, dans le Corps univers, et formal ” réciser qu'il est un. Sen eee excolle so yumlea docteurs, RSD, Tl, 248, 34 RSD, IV, 744. v, 59, 35. RSD, V, 938, a ron, Orator, V, 18 ; De On De Institutione oratoria, Lb RELIGIEUX ET Les DoCTEURS ve 1¢, Michel Pintoin, comme tous les auteurs de son temps, fait des trois mots de its synonymes. Gravis dit un peu plus. Le mot insiste sur la force du discours, et le poids = arguments. Mais, 4 la vérité, « gravi oracione » est rare chez Michel Irés frequents au contraire sont luculenter, luculentissime, luculentus, lucu- ssimus. Le Catholicon, ce dictionnaire que Johannes Balbi a composé & la fin siecle et qui a été plus tard, pour ainsi dire, entre toutes les mains, répétait = Isidore de Séville * : « dicitur luculentus qui est lingua clarus et sermone Jidus ». Il savait bien que luculentus yenait de lux, et voulait dire « plenus x dire brillant. Michel Pintoin affectionne ce mot. Peut-etre bien que st parfois chez lui qu’un cliché, Pourtant, le plus souvent, lorsqu’il parle d’un uculenti sermone » *, lorsqu’il écrit « luculenter » ou « luculentissime » *, on 4 bien le sentiment qu’il veut parler d’un discours qui a paru particuli¢rement prillant. C’est un grand compliment. Le probléme que posent diffusus et prolixus est plus délicat. Dans les deux cas, nel Pintoin veut bien dire que le discours était long, Mais, le plus souvent, en un temps plutét porté a admirer les discours-fleuves, la longueur de son discours est un nouvel exploit 4 porter au crédit de V’orateur. De tel maitre en théologie, Michel Pintoin dit qu’il a brillamment parlé (Juculenter), qu'il a fait un discours fort élégant et long (cum elegantissimo et prolixo sermone) ®. De tel yénérable abbé dont Michel Pintoin apprécie ’éloquence cicéronienne (vir utique uulliana facundia pollens), il est dit qu’il a parlé « luculenter et diffusius » * Le comparatif n’ajoute aucune connotation péjorative. Michel Pintoin ne 'emploie, le plus souvent, que pour annoncer qu’il est naturellement obligé de résumer le beau discours en question. Me Pierre Plaoul, un excellent professeur de théologie (in sacra pagina excellentissimus professor), vient de parler. Michel Pintoin évoque son discours en quelques lignes. Puis il termine : « Dum hee succincte notata diserto etprolixiori sermone deduxisset... »(lorsqu’il eut achevé l’éloquent ot long discours que je viens de résumer) #, Ailleurs, c’est Martin Porée, évéque Arras, un autre de ces orateurs dont Michel Pintoin apprécie Péloquence cicéronienne (vir tulliana pollens facundia), qui achéve un brillant et long, discours (Jueulenter et prolixiori sermone peroravit). De peur de fatiguer le lecteur, Vhistorien le résumera en quelques mots (quem compendiose tamen 37. RSD, TI, 638, 41. RSD, I, 516, 694 ; 11, 134, 38. Etymologies, W. M. Lindsay éd.,t. I, 1. 42. RSD, II, 96. X, 154, 43. RSD,IV, 738. Egalement :« luculenter et 39. RSD, I, 154; V, 350. Prolixiori sermone » ; RSD, 1V, 90, 40. RSD, Il, 688 ; IV, 90, 356. 44. RSD, I, 376-378. HARES ¥ 1 presque toujours un beaut est it quel puissant et a eee Jes foules. Et oar et prononcer, le 8 mars rrtze di duc €’Orleans z de Jean Petit, qui la, de ; ostendit) ©. Mais monde pourtant in Jean Petit a "ont ailleurs pas permis & Jean de Moravie sité de Paris le réle que ses dons auraient autorisé, 45. RSD, V, 166. 46. RSD, IM, 378. 47. RSD, II, 376, 48. RSD, UN, 754, 49. Ibid. 50. Tid, 51. RSD, IV, 18 ; 111,754, 11, 100, 353, Ln neLIGIEUX EP LES DOCTRUNS Z Michel Pintoin n'en distingue que dens, et e@ sont précisément Pierre jilly et Jean Gerson. . dis précisément parce qu'on e politique et culturelle de la France sous Ch ie maitre et éléve, l'un puis autre successivement chancelie i ae dans ‘on sait la place exceptionnelle qu’ont tenue d vance cous Charles VI Pierre d’Ailly et Jean de PUni- rsité de Paris. Une fois reconnu, celier, il s'en faut qu je comparable, Dans ensemble de son histoire, i Pierre @’Ailly, il n'a jamais pour lui le moindre mot aimable. Et cette talent oratoire de Pun et de ailleurs, Ie remarquable ane .e Michel Pintoin marque aux deux hommes v Michel Pintoin parle plus de vingt fois de abstention est bien vol En 1304, Michel Pintoin parle dans un méme m Cramaud et de Pierre d’Ailly. II signale bien que Pierre d°Ailly a fait un remar- ‘quable discours (prolixe elegantissimoque sermone). Mais alors que. citant Simon ‘de Cramaud, il le couvre d’éloges (is, decretorum doctor famosissimus, subtilis inzenio clarusque eloquencia existens), il se contente d'un simple « magister illustre docteur, aum@nier du roi et chancelier ntaire. jouvement de Simon de Petrus de Alliaco » pour parler de de l'Université ®. Cest tout simplement, pour ce dernier, une gifle. Mieux encore, En 1387-1389, la grande affaire d'une majorité des docteurs de [Université avait été d’imposer l'idée de Pimmaculée conception de la Vierge. Combat difficile contre les Dominicains, qui refusaient cette idée. Les tenants de Vimmaeulée conception avaient finalement triomphé des Dominicains et, dans le camp des vainqueurs, Pierre d’Ailly et ses amis avaient joué un role décisif, quils proclamaient volontiers et qui leur était volontiers reconnu. D'ailleurs, consé- quenee de cette victoire, c’est en 1389 que Pierre d’Ailly avait é&@ nommé par le roi aumnier, et parle pape chancelier de Université de Paris 57 ___ Pourtant,relatant toute Paffire, Michel Pintoin ne cite qu’wne fois Pierre Ally, en méme temps que dautres « maitres en théologie, hommes dune science éminente » (eminentis sciencie viros merito nominandos... in sacra pagina magistrs). Bt, par deux fois, Michel Pintoin dit avec insistanee qui a été selon lui, le « promotor precipuus », Pwadvocatus precipuus » de conception :cest Ferry Cassinel, sur lequel il ne tart pas d’éloges : jitre et sacra pagina doctor eximius », «vir eloquencia clarus, in ton spiritualibus plurimum eruditus, a tissimus »®, Vimmaculée «in utroque “ l in temporalibus et in utroque jure et sacra pagina doctor excellen- 5. 5 ee rete Oyo 58. RSD. 1, 512.514, 224, 59. RSI agit Guanes Ente Tice et Ba, 189. an es cp: DB CHARLES VT mab archevaaue de Reims en 1389, : Maina courant un empoison em de ces phrases perfides a ee fut avait le € LE RELIGIEUN ET LES DOCTEURS 355, jira jamais assez les mérites de la traduction de Bellaguet. Mais il faut ‘re que, sur le plan qui nous a occupés aujourd'hui, on peut beaucoup n respectant le sens précis que Michel Pintoin a donné aux mot ucoup dhistoriens ont fait un sort aux jugements que porte Michel Mais, le probléme une fois vu dans un ensemble, il faut reconnaitre que james souvent en présence de clichés et de phrases convenues, sur lesquels was lieu de s’attarder, |, revanche, il est sr que, par ses mots soigneusement choisis, Michel a voulu distinguer une élite de professeurs qui avaient la reputation d’étre ents. Parmi eux, il nous dit sans ambiguité ceux que li "et auxquels sa sympathie est acquise : par exemple Jean de Moravie ; et Nicolas de ~ Clamanges ; et Ferry Cassinel ; et Jean Gerson. On peut ainsi mieux cerner le milieu oti se situe le Religieux de Saint-Denis. On peut aussi mieux voir les perspectives qui sont les siennes. Comme pour beaucoup de ses contemporains, plus encore que pour beaucoup de ses contem- porains, le critére essentiel, pour Michel Pintoin, est I’éloquence. Le beau style écrit, le talent oratoire, voila ce qui fait, aux yeux du Religieux de Saint-Denis, le docteur remarquable. L’loquence cicéronienne, la tulliana facundia dont Michel Pintoin parle, dont il fait tant de eas et qu’il reconnait & quelques-uns ne manifeste d’ailleurs, en ce temps oi ’humanisme commence A toucher la France, rien de nouveau : c’est simplement l'art d’appliquer les régles de cette rhétorique qui est enseignée, depuis longtemps, dans les écoles. -méme juge exceptionnels

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