Professional Documents
Culture Documents
Download Energy Environment and Sustainability 1st Edition Moaveni Solutions Manual online ebook textbook full chapter pdf
Download Energy Environment and Sustainability 1st Edition Moaveni Solutions Manual online ebook textbook full chapter pdf
https://testbankdeal.com/product/energy-environment-and-
climate-3rd-edition-wolfson-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/energy-environment-and-
climate-2nd-edition-wolfson-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/sustainable-energy-edition-1st-
edition-dunlap-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/sustainable-energy-1st-edition-
richard-dunlap-solutions-manual/
Physics of Energy 1st Edition Jaffe Solutions Manual
https://testbankdeal.com/product/physics-of-energy-1st-edition-
jaffe-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/sustainable-energy-si-
edition-1st-edition-richard-dunlap-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/introduction-to-renewable-
energy-for-engineers-1st-edition-hagen-solutions-manual/
https://testbankdeal.com/product/sustainable-energy-1st-edition-
richard-dunlap-test-bank/
https://testbankdeal.com/product/principles-of-responsible-
management-global-sustainability-responsibility-and-ethics-1st-
edition-laasch-solutions-manual/
Chapter 6
6.4. How many gallons of gasoline would be saved during the next 10 years if a driver were
to change her existing car with a 25-mpg fuel efficiency to a more efficient car with an
average fuel economy of 40 mpg? Assume she drives her car about 12,000 miles per
year.
SOLUTION
6.5. Perform a sensitivity cost saving analysis for Problem 6.4. See Example 6.10.
SOLUTION
43
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
6.6. How much energy in Btu would be saved during the next five years if a household were
to reduce its annual electricity consumption rates from 10,000 kWh to 7,000 kWh?
Perform a sensitivity cost saving analysis, assuming the electric utility company could
charge between 10 to 20 cents per kWh. Use increments of 2-cent change for your
analysis.
SOLUTION
kWh
Energy saving = 5 years10,000 ⎼ 7,000 = 15,000 kWh
year
6.7. As shown in Figure 6.1, in 2011, petroleum provided 34% of the world's energy
consumption of 519 quadrillion Btu. Assuming petroleum has an average energy content
of 130,000 Btu/gallon, how many barrels of petroleum were consumed? Also express
your answer in gallons.
SOLUTION
519×1015 Btu
amount of petroleum consumed = 3 = 3.99×1012 gallons
130×10 Btu
gallon
44
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
4×1012 gallons
= = 9.50×1010 barrels
42 gallons
1 barrel
6.8. How many gallons of gasoline are consumed annually on average by a 25-year-old male
driver if he drives a car with a fuel economy of 20 mpg?
SOLUTION
From Example 6.8, a 25-year old male would drive 17,976 miles on average.
17,976 miles
= 898.8 gallons
20 miles
gallon
6.9. Assume the annual heating energy consumption of a house is 122 million Btu. How many
cubic feet of natural gas does it take to keep the house warm during the cold months?
SOLUTION
6.10. The annual heating energy consumption of a house located in the northeastern part of the
United States is 140 million Btu. How many gallons of fuel oil does it take to keep the
house warm during the cold months?
45
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
SOLUTION
6.11. The annual electricity consumption of a household is 9,800 kWh. How many pounds of
coal must be burned in a power plant to address this need? Assume a combined overall
efficiency of 30% for the power plant and the transmission lines.
SOLUTION
3.344×107 Btu/year
10,000 Btu
1 pound
Amount of coal required =
0.3
3,344 pounds/year
= = 11,147 pounds/year
0.3
6.12. In a recent year, California consumed 41 million gallons/day of gasoline. How many Btu
of energy were consumed each day? What is California’s gasoline consumption per
capita? Assume an approximate population of 37 million.
46
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
SOLUTION
6.13. In a recent year, 23 trillion ft3 of natural gas was delivered to 70 million customers in the
United States. How many rooms with dimensions of 15 ft x 15 ft x 10 ft could be filled
with 23 trillion ft3? This problem is intended to give you a visual image of how much
natural gas we consume.
SOLUTION
23×1012 ft3
15×15×10 ft
number of rooms = 3 = 10.2 ×109 = 10.2 billion rooms
6.14. In 2010, United States coal mines produced 1,805.3 million tons of coal. What was the
coal consumption per capita for the United States? Assume an approximate population of
308 million for that year.
SOLUTION
1,805.3×106 tons
coal consumption per capita = = 5.86 tons per capita
308×106 people
47
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
6.15. In the United States, wood and wood waste could account for 2% of energy use. How
many Btus of energy are generated from wood and wood waste? State your assumptions.
SOLUTION
According to Figure 6.8, 98.3 quadrillion Btu was consumed by major sectors in the
U.S. in 2014. Therefore, about 2 quadrillion Btu (2% of 98.3 quadrillion Btu) was
generated from wood and wood waste.
6.20. In a recent year, the United States consumed 29,000,000,000,000 kWh of energy. Express
this value in MWh, GWh, TWh, and PWh. See Table 2.2 for the list of decimal multiples
and prefixes used with SI base units.
SOLUTION
29,000,000,000,000 kWh
= 29,000,000,000 MWh = 29,000,000 GWh = 29,000 TWh = 29 PWh
48
© 2018 Cengage Learning®. All Rights Reserved. May not be scanned, copied or duplicated, or posted to a publicly accessible website, in whole or in part.
Another random document with
no related content on Scribd:
est ce pays des forêts, situé par delà les Andes. Il est comme
enfermé entre les grandes solitudes du Brésil occidental et la
gigantesque Cordillère. Le chemin de fer transandin va lui donner la
vie et, plus tard, atteignant l’un des grands affluents de l’Amazone,
l’Ucayali, aura créé une voie directe sur l’Europe, par laquelle
s’écouleront les produits de cet immense territoire.
On peut affirmer que jamais l’établissement d’une voie ferrée ne
présenta pareilles difficultés.
Le chemin de fer de l’Oroya gravit une hauteur de 4,700 mètres,
sur un parcours de 200 kilomètres, ce qui donne une pente moyenne
de 22 millimètres par mètre. La ligne compte 45 tunnels et 25 ponts,
dont l’un a des piles de 79 mètres de hauteur (quatre à cinq fois
l’une des plus hautes maisons de Paris).
Il a fallu une audace et une énergie peu ordinaires pour
entreprendre et mener à bien un pareil projet. L’honneur de son
exécution en revient d’abord au gouvernement du Pérou, puis à M.
Meiggs, ingénieur américain, concessionnaire des deux lignes de
Mollendo au lac Titicaca et de Lima à Oroya, enfin à M. Malinowski,
déjà nommé.
Vers huit heures du matin, notre train commence à attaquer
sérieusement la montagne ; nous sommes entrés dans la région
interandine, la Sierra. Le paysage devient sévère et les précipices se
creusent sous notre route à mesure que s’effectue l’ascension. La
voie ferrée ne peut plus trouver assez de place pour y développer
ses courbes ; alors le train s’engage dans un cul-de-sac sans issue,
s’arrête à son extrémité ; un aiguilleur change la voie, véritable lacet,
et la machine, repartant en arrière, nous pousse sur une nouvelle
pente. Ainsi, tantôt tirés, tantôt poussés, nous escaladons une
succession de terrasses superposées à des hauteurs qui déjà nous
donnent le vertige. Voici le pont de Verrugas, d’une hardiesse inouïe,
jeté entre deux montagnes séparées par un précipice, le tablier est à
claire-voie, et le regard plonge librement dans le vide. Plus loin, le
pont de Challapa, tout en fer comme le premier, construit en France
et ajusté sur les lieux par des ouvriers français. On nous fait
remarquer, sur le revers des montagnes, de larges plates-formes
soutenues par des pierres, travail primitif des Indiens, déjà attirés
par les gisements métalliques.
Le train s’arrête au village de Matucana. Nous ne sommes
encore qu’à quatre-vingt-dix kilomètres de la capitale, et l’altitude est
de deux mille quatre cents mètres. Après avoir été vite, mais
consciencieusement écorchés par des exploiteurs allemands
installés au buffet de la station, nous repartons.
L’aspect de la montagne devient tout à fait grandiose ; notre route
est une course échevelée par-dessus des gouffres invraisemblables,
à travers d’étroits tunnels se succédant presque sans interruption.
Soudain, au sortir d’une profonde obscurité, nous nous engageons
sur un pont jeté en travers d’une énorme crevasse formée par deux
murailles de rochers à pic, dont les bases se perdent dans un
abîme. Le site a un caractère de sauvagerie diabolique, et l’endroit
est bien nommé : el puente del Infernillo, le pont de l’Enfer ! Nous
avançons doucement, nous franchissons ce sombre passage, non
sans quelque émotion, et le train disparaît de nouveau dans un
tunnel qui sert de lit à un torrent qu’on s’apprête à détourner ; les
eaux roulent au-dessous de nous avec un mugissement
assourdissant et sinistre, la machine semble lutter avec peine contre
ce nouvel obstacle. Je ne puis rendre le sentiment d’admiration et de
crainte que nous éprouvâmes en cet endroit. Cette escalade à toute
vapeur de la plus grande chaîne de montagnes qui soit au monde
n’est-elle pas véritablement extraordinaire ? Nous sommes encore
bien plus « empoignés » par ces deux simples rubans de fer que par
les sévères beautés du paysage, et les vers du grand poète des
Odes et Ballades reviennent à ma mémoire :
De tous les pays que nous avons visités, le Pérou est celui dont
l’histoire primitive est la plus intéressante, d’abord parce qu’elle
porte un cachet d’originalité très remarquable, ensuite parce que la
race actuelle tient beaucoup plus de la race indigène qu’en aucune
autre contrée de l’Amérique du Sud.
Tout porte à croire que le continent américain a été peuplé par
des migrations asiatiques, mais je n’oserais m’engager dans une
discussion sur ce point. Ce qui est considéré comme certain, c’est
qu’avant l’arrivée des Incas, dont le premier, Manco-Capac, est tout
simplement descendu du ciel avec sa femme Mama-Oello, vers l’an
1000 de notre ère, le territoire péruvien était occupé par diverses
tribus dont les plus importantes étaient les Chinchas, les Quichuas
et celle des Aymaraës. Cette dernière avait la singulière coutume de
déformer la tête des enfants, le plus souvent de manière à lui donner
une hauteur tout à fait anormale ; une telle distinction ne s’appliquait
qu’aux personnes bien nées, et sans doute il y avait à cet égard des
règles de convenance absolument obligatoires.
On croit que Manco-Capac, avant de descendre du ciel, avait
passé les premières années de sa jeunesse parmi ces guerriers au
crâne pointu.
Cet homme extraordinaire ne tarda pas à devenir grand prêtre et
empereur incontesté de tous ceux qui entendirent sa parole. Il
mourut paisiblement après avoir régné quarante ans ; son fils
continua l’œuvre commencée, compléta ses lois, agrandit ses
domaines, et, successivement, douze Incas s’assirent sur le trône de
Manco-Capac.
Cet empire théocratique, fondé par un seul homme, se
perpétuant et prospérant pendant quatre siècles et sur l’étendue de
douze générations consécutives, est certainement le fait le plus
étrange de l’histoire du monde. Par quelle mystérieuse influence ces
souverains improvisés ont-ils pu faire respecter leur domination sur
plusieurs peuples très différents, occupant un espace de trois
millions de kilomètres carrés ? Nul ne peut l’expliquer. Bien des
livres donnent, avec force détails, des renseignements sur la religion
fondée par les Incas et principe de leur autorité ; malheureusement,
on ne peut avoir que peu de confiance dans ces récits, parce qu’ils
émanent d’Espagnols fanatiques ou de métis convertis au
catholicisme.
Il est vraisemblable que le Soleil, plutôt que l’idéalité par laquelle
ces historiens ont cherché à le remplacer, occupait le premier rang
dans la mythologie des Incas ; l’empereur n’était rien moins que le
petit-fils du Soleil, ce qui le faisait, dans le fait, l’égal de la plus haute
divinité. La coutume des empereurs Incas était d’épouser une de
leurs sœurs ; l’impératrice devenait ainsi la personnification de la
lune (ainsi que le prouvent les statues des temples de Cuzco), et la
succession au trône était dévolue aux premiers enfants mâles issus
de ces mariages.
Si les Incas s’étaient bornés à ces joies de famille, constamment
isolés au milieu de leur peuple, ils eussent vraisemblablement été
renversés ou abandonnés avant la venue des Espagnols. Mais le
prudent fondateur de la dynastie avait eu le soin de laisser, en
dehors de ses enfants légitimes, une postérité des plus nombreuses,
officielle sinon régulière, en sorte que, imité par ses successeurs, la
famille impériale devint bientôt une nation dans la nation, multipliant
avec une incroyable rapidité, grâce au pouvoir absolu dont
jouissaient tous ces descendants d’Apollon.
Bien que les empereurs fussent, de droit divin, maîtres de leurs
sujets et de leurs biens, législateurs et justiciers, autocrates dans
toute la force du mot, ce n’est pas par la terreur qu’ils avaient assis
et maintenu leur puissance. Leur despotisme allait jusqu’à défendre
de changer de lieu et jusqu’à interdire absolument l’écriture. On ne
peut donc imaginer un esclavage plus étroit que celui de ces
malheureux peuples ; cependant il n’y eut, pendant la domination
des Incas, que peu d’exécutions, et les idoles ne réclamaient que
rarement des sacrifices humains. Ces tyrans ne manquaient jamais
de proclamer bien haut les principes de droit et « d’égalité », de
protester de leur respect pour les anciennes coutumes, de leur
tendresse à l’égard de leurs sujets, du souci qu’ils avaient de leur
bien-être. Mais ce n’étaient là que de vaines déclamations ; leur
fantaisie était la loi, le sol et ses habitants leur propriété ; nul ne
pouvait se mouvoir, parler, trafiquer, aimer, vivre, en un mot, sans la
permission du maître.
Il suffit d’une poignée d’aventuriers pour renverser le colosse.
L’empereur mort ou prisonnier, il ne devait plus rester de ce
monstrueux état social qu’un troupeau d’esclaves à la merci du
premier venu ; aussi ne fut-ce que par précaution qu’après le
meurtre d’Atahuallpa, Pizarre le remplaça par un fantôme
d’empereur, dont il ne s’embarrassa guère, malgré ses tentatives de
révolte. Ce dernier des souverains Incas se nommait, ainsi que le
premier, Manco-Capac.
Après la bataille vint le pillage. L’Espagne, pendant trois siècles,
recueillit avidement le butin que quatre années de combats (1532-
1536) lui avaient acquis. La rapacité brutale des conquérants réveilla
parfois le courage endormi des vaincus ; il y eut des rébellions, qui
furent réprimées avec une terrible cruauté. La race indienne,
écrasée, épouvantée, se mourait ; mais une race nouvelle venait de
naître et grandissait chaque jour : fille des Indiens et des Espagnols,
maîtresse du pays et par droit de naissance et par droit de conquête,
jeune, ardente, impatiente, il lui tardait de venger à son profit les
aïeux opprimés des aïeux oppresseurs.
Les temps de Charles-Quint étaient passés ; l’aigle espagnole
combattait ailleurs, non plus pour sa gloire, mais pour sa vie. Bientôt
le Chili se soulève au nom de la liberté ; l’illustre Bolivar accourt du
fond de la Colombie et vient pousser le cri de l’indépendance jusque
dans les murs de Lima ; le peuple entier prend les armes ; et le
drapeau victorieux du Pérou remplace à jamais celui de la métropole
(1826).
Ainsi qu’on pouvait le prévoir, ce fut au milieu des troubles et des
désordres politiques, des pronunciamientos, dans le tourbillon d’un
changement perpétuel des hommes et des institutions, que grandit
la jeune république. Elle grandit cependant ; elle a franchi
aujourd’hui l’ère redoutable du travail trop facile et des fortunes trop
rapides ; l’or et l’argent ne sont plus à la surface du sol, et le
président ne pourrait, pour entrer dans son palais, s’offrir la fantaisie
de faire paver toute une rue de Lima en argent massif, ainsi que le fit
le vice-roi espagnol, duc de La Palata. Le Pérou a payé très cher
une chose dont le prix n’est jamais trop élevé : l’expérience, et, s’il
lui en reste à acquérir, il est encore assez riche pour le faire.
Nous voici depuis deux jours installés sur un des beaux steamers
de la Pacific Mail Navigation Company, qui fait le service de l’isthme
de Panama à New-York. Après avoir visité les États-Unis, nous irons
rejoindre la Junon à San-Francisco.
Le lendemain de notre départ du Callao, nous avons eu
l’occasion d’observer un phénomène très curieux et assez rare, que
les marins appellent « la mer de sang. » Quoique la côte ne fût pas
très éloignée, elle était cependant hors de vue, le temps presque
calme, un peu couvert. Aux environs de midi, et sans transaction,
nous vîmes les eaux passer du vert à un rouge peu éclatant, à
reflets faux, mais absolument rouges. La teinte n’était pas uniforme ;
le changement de couleur se produisait par grandes plaques aux
contours indécis, assez voisines les unes des autres. De temps en
temps, l’eau reprenait sa teinte habituelle ; mais, poursuivant
toujours notre route, nous ne tardions pas à entrer dans de
nouvelles couches d’eau colorée, et nous naviguâmes ainsi pendant
plus d’une heure. La couleur primitive, d’un vert pâle, reparut alors
brusquement, et peu de temps après nous avons revu l’eau tout à
fait bleue.
On explique ce phénomène d’une manière aussi claire
qu’insuffisante, en disant que la coloration accidentelle de la mer est
due à la présence d’un nombre infini d’animalcules ; s’ils sont blancs,
on a la mer de lait ; s’ils sont phosphorescents, on a la mer
lumineuse ; s’ils sont rouges, on a la mer de sang. Voilà qui est bien
simple. Mais pourquoi ces petites bêtes sont-elles là et non ailleurs ?
Ah ! dame ! Elles sont là… parce que…
On n’a pas pu m’en dire davantage.
Du Callao à Panama, la distance est d’environ 1,500 milles ;
nous l’avons franchie en six jours et demi. Ce n’était pas trop de
temps pour mettre un peu d’ordre dans nos cerveaux fatigués. Cette
revue du monde entier à toute vapeur laisse tant d’idées et rappelle
tant de souvenirs qu’il est nécessaire de se recueillir un peu pour
classer dans l’esprit et la mémoire ces fugitives images.
Je constate cependant que nous commençons à nous faire à ce
« diorama » de pays et de peuples. Nous voyons mieux, nous nous
attardons moins aux détails ; nos surprises sont moins grandes
lorsque nous nous trouvons en présence de tableaux nouveaux et
en contact avec d’autres êtres ; de même qu’en regagnant le bord
nous possédons le calme du marin qui supporte la tempête avec la
même insouciance que le beau fixe. En résumé, notre éducation de
voyageur est en bonne voie, et j’espère qu’elle sera terminée
lorsque nous atteindrons les rivages asiatiques.
Le 10 novembre, nous avons coupé l’équateur pour la seconde
fois, mais sans aucune fête ni baptême, puisque nous sommes tous
devenus vieux loups de mer et porteurs de certificats en règle,
délivrés, il y a deux mois et demi, par l’estimable père Tropique. Le
charme des magnifiques nuits étoilées nous a fait prendre en
patience la chaleur parfois accablante des après-midi, et, sans
fatigue ni mauvais temps, nous avons atteint, dans la nuit du 13 au
14, les eaux paisibles du golfe de Panama.