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Full download The New Neighbor Carter Wilson file pdf all chapter on 2024
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The Dead Girl in 2A Carter Wilson
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Front Cover
Title Page
Copyright
PART I
One
Two
Three
Four
Five
Six
Seven
Eight
Nine
Ten
Eleven
Twelve
Thirteen
Fourteen
Fifteen
Sixteen
Seventeen
Eighteen
Nineteen
Twenty
Twenty-One
Twenty-Two
Twenty-Three
PART II
Twenty-Four
Twenty-Five
Twenty-Six
Twenty-Seven
Twenty-Eight
Twenty-Nine
Thirty
Thirty-One
Thirty-Two
Thirty-Three
Thirty-Four
Thirty-Five
Thirty-Six
Thirty-Seven
Thirty-Eight
Thirty-Nine
Forty
Forty-One
Forty-Two
Forty-Three
Forty-Four
Forty-Five
Forty-Six
Forty-Seven
Forty-Eight
Forty-Nine
Fifty
Fifty-One
Fifty-Two
Fifty-Three
Fifty-Four
Fifty-Five
PART III
Fifty-Six
Fifty-Seven
Fifty-Eight
Fifty-Nine
Sixty
Sixty-One
Sixty-Two
Sixty-Three
Sixty-Four
Sixty-Five
Sixty-Six
Sixty-Seven
Sixty-Eight
Sixty-Nine
Seventy
Seventy-One
Seventy-Two
Seventy-Three
Seventy-Four
Seventy-Five
Seventy-Six
Seventy-Seven
Seventy-Eight
Seventy-Nine
Eighty
Eighty-One
Eighty-Two
Eighty-Three
Eighty-Four
Eighty-Five
Eighty-Six
Acknowledgments
Back Cover
For Sawyer
orr orr…
“Hush, a body in the lake takes more weight; I’m not looking for
revenge, I love this place.”
—James,“Hush”
The Day I Broke
June 2, 2018
Baltimore, Maryland
Il est le plus jeune. Il est le plus pur. Aussi le voilà désarmé, hors
des gestes qu’il faut pour atteindre le fantôme. Que lui importe, à lui
qui porte dans le cœur les palais enchantés du monde imaginaire,
tous ces châteaux, ces sacs d’or, ces dorures aux habits ? Il a dit, je
ne sais trop quand, qu’un louis par jour eût suffi à ses besoins
personnels. Il a les deux mains ouvertes. Y puise qui le veut bien. Il
paie toutes les dettes, celles de ses parents, celles de ses soldats,
celles des inconnus qui lui écrivent. Il subventionne de ses deniers
l’industrie, le commerce, règle le prix des constructions de ponts, de
routes, de canaux. Il dote et remplit les musées. Il ne possède rien
qui ne soit en même temps aux autres. Il a le dédain complet, ou
mieux l’indifférence, de tous les biens matériels. Le faste qu’il
déploie n’est qu’un des moyens de son système : « Ma propriété est
dans la gloire. »
On le voit bien dès son enfance. Il a connu toutes les générosités
expansives, toutes les amitiés fanatiques des jeunes gens qui n’ont
pas encore entrevu les vastes cieux que leur imagination enferme et
se jettent sans transition, ce qui les fait paraître ridicules, des
silences convulsifs devant les railleurs et les brutes, aux
enthousiasmes mal réglés dès qu’un esprit ou un cœur les écoute,
pour toutes les chimères qui traversent leur sentier. Il lit Jean-
Jacques, il lit Ossian, même Bernardin de Saint-Pierre. Il dévore les
écrits des philosophes et cherche à les imiter. Il veut venger sa
patrie corse. Mais que la Révolution éclate, il l’accueille ardemment,
jusqu’à se faire chasser, avec tous les siens, de sa patrie corse pour
elle. Il conservera toujours ces deux aspects, contradictoires en
apparence, qui ne dépendent en réalité que de l’interlocuteur. Il se
fermera pour les niais, se livrera aux enthousiastes, de confiance
d’ailleurs, et sans éprouver la solidité des assises de leur ferveur. Il
confiera ses grands projets à l’ondoyant et charmant Alexandre, si
prêt à devenir un fourbe quand les circonstances le voudront. Il
l’appellera son ami, l’embrassera, se promènera à son bras des
heures. Devant Desaix, devant Fox, devant Rœderer, devant
Gœthe, il s’épanchera sans réserve. Ou devant le moindre visiteur
qui manifestera quelque attention, ou quelque intelligence, ou
quelque flamme. Mais maintenant ce sera sa chimère à lui qu’il
décrira devant eux. Il croira dès l’abord à la fidélité, à l’imagination, à
la générosité des autres, les jugeant tous d’après lui [N] . Quand il se
livrera à l’Angleterre, il ne doutera pas qu’elle l’accueille comme il
eût accueilli lui-même un grand Anglais qui fût venu lui demander le
sel, le pain, l’eau et l’abri.
J’ai parlé du pardon. J’ai parlé de l’oubli. Cela va bien au delà du
pardon, au delà même de l’oubli. Le jugement lointain, d’ensemble,
intervient pour peser les hommes, et c’est celui du fataliste qui
connaît mieux que personne l’action des événements sur les âmes,
de l’égoïste supérieur qui sait le secret des mobiles, de l’homme de
volonté surnaturelle qui ne peut en vouloir aux autres de n’avoir pas
osé franchir, pour accroître et cultiver une volonté comparable, les
maux qu’il a soufferts. « Dans la complication des circonstances de
sa chute, écrit Las Cases, il voit les choses tellement en masse, et
de si haut, que les hommes lui échappent. Jamais on ne l’a surpris
animé contre aucun de ceux dont on croirait qu’il a le plus à se
plaindre. Sa plus grande marque de réprobation… est de garder le
silence sur leur compte quand on les mentionne devant lui. » Parfois
même de les défendre, parce qu’il a si puissamment vécu qu’il sait,
n’ayant pas trébuché, pourquoi tous les autres trébuchent. Ils ne
sont pas mauvais. Ils vivent selon leur nature. Et la fatalité pèse sur
eux comme sur lui : « Vous ne connaissez pas les hommes, ils sont
difficiles à saisir quand on veut être juste. Se connaissent-ils,
s’expliquent-ils bien eux-mêmes ? La plupart de ceux qui m’ont
abandonné, si j’avais continué d’être heureux, n’eussent peut-être
jamais soupçonné leur propre défection. Il est des vices et des
vertus de circonstance. Nos dernières épreuves sont au-dessus de
toutes les forces humaines ! Et puis, j’ai été plutôt abandonné que
trahi ; il y a eu plus de faiblesse autour de moi que de perfidie : c’est
le reniement de saint Pierre, le repentir et les larmes peuvent être à
la porte. A côté de cela, qui, dans l’Histoire, a eu plus de partisans et
d’amis ? Qui fut plus populaire et plus aimé ?… Non, la nature
humaine pouvait se montrer plus laide, et moi plus à plaindre ! » Ce
sont déjà les premiers accents du pessimisme romantique suivi du
consentement stoïcien de l’homme qui a su le vaincre en
s’abandonnant à l’action.