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5 Steps to a 5: AP Psychology 2021 Elite Student Edition Laura Lincoln Maitland & Laura Sheckell full chapter instant download
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5 Steps to a 5: AP U.S. History 2021 Elite Student
Edition Daniel P. Murphy
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Copyright © 2021 by McGraw Hill. All rights reserved. Except as
permitted under the United States Copyright Act of 1976, no part of
this publication may be reproduced or distributed in any form or by
any means, or stored in a database or retrieval system, without the
prior written permission of the publisher.
ISBN: 978-1-26-046701-7
MHID: 1-26-046701-5
The material in this eBook also appears in the print version of this
title: ISBN: 978-1-26-046700-0, MHID: 1-26-046700-7.
TERMS OF USE
Preface
About the Authors
Introduction: The Five-Step Program
ELITE
STUDENT
EDITION 5 Minutes to a 5
180 Daily Questions and Activities in 5 Minutes a
Day
Glossary
Bibliography
Websites
PREFACE
Mardi, 16 avril.
Nous sommes venus passer trois jours à la campagne. Clotilde est gaie.
Elle rit tout le long du jour. Vraiment, je la préférais morose. Ce corps de
nymphe a l’âme d’un grelot.
En ce moment, elle est étendue sur son fauteuil comme sur un lit. Elle
est possédée par tout ce qui l’approche. Regarder ses yeux suffit pour en
sentir la caresse, et sourire à sa bouche suffit pour en connaître le baiser.
Aujourd’hui l’air est un cristal impalpable. Le soleil ne se voit pas, caché
qu’il est par toute la frondaison d’un chêne. Clotilde ne pourrait imaginer
journée plus belle, même dans un de ses rêves... mais rêverait-elle d’une
belle journée?...
En ce coin de terrasse, où, présentement, elle repose, le vent répand le
parfum d’une tubéreuse et, gourmande, Clotilde y goûte déjà, tandis que le
bruit frais du ruisseau qui passe non loin, lui fait mouiller ses lèvres avec sa
langue fine.
Tout le jardin fleurit pour elle. Pour elle seule les oiseaux chantent et
l’arbuste affolé qui secoue ses feuilles au bas de la terrasse ne tremble pas
ainsi pour obéir à la brise, mais pour suivre la petite agitation spirituelle de
mon amie.
Car, depuis qu’elle vit à la campagne, son esprit jadis si pondéré, ne
connaît plus le repos, et, durant que sa chair s’obstine à vivre comme vivent
les eaux mortes et les statues couchées, cet esprit bourdonne furieusement à
la manière des moucherons.
Mais un jour viendra, où, quittant ce corps toujours offert en sa tranquille
et bestiale beauté, son esprit fera de même que l’abeille qui délaisse, après y
avoir butiné quelque temps, le calice d’une fleur ouverte.
Samedi, 20 avril.
Mercredi, 24 avril.
Je suis avec intérêt les progrès de deux jeunes clowns qui ont inventé un
tour fort singulier et de qualité très-fine, malgré le grotesque de sa
présentation. Ils sont les fils d’un vieil acrobate que je connais et les amis
d’Altano.—Hier je fus au cirque pour assister à leurs débuts.
Durant la première partie je m’ennuyai un peu. Les grâces de l’amazone
me sont familières et je connais les gestes du contorsionniste en habit noir.
Peut-être étais-je mal luné, mais rien ne me séduisit dans le spectacle, ni les
jeux icariens de sept allemands pommadés, ni le sourire que me fit la petite
négresse qui dansait sur la corde tendue.
Un peu avant l’entr’acte, je me rendis dans les coulisses pour causer
avec Altano. Passant devant la porte mal close d’une salle de débarras,
j’entendis des voix qui riaient en fausset. Je regardai par l’entre-bâillement.
Une dernière fois, les deux nouveaux clowns répétaient leur tour.
Grimés, travestis, sous les armes, ils n’avaient plus rien d’humain. Et ils se
roulaient par terre en poussant des cris, et bondissaient, et sursautaient,
tandis que, devant eux, leur père, vêtu d’un veston jaune, la figure anxieuse,
les considérait d’un regard plein de passion, un regard dont la tendresse
était animale et sublime tout à la fois.
Il y a plus de quinze ans, ce vieux clown faisait, à l’ancien Hippodrome,
un extraordinaire saut périlleux qui l’avait rendu célèbre. Un jour il se cassa
les reins et, dès lors, ce fut un pauvre être plié, presque un invalide.—Fini
de rire!—Alors il apprit à son fils et à son neveu les subtilités de la
matassinade, patiemment, avec amour et conviction. Hier enfin, ils allaient
paraître sur la piste, sans lui... Non, il n’y avait pas de tristesse dans ses
yeux...
«Et surtout, ne ratez pas votre rire! Tenez! comme ça!»
On eût dit qu’une toile se déchirait.
Il se retourna, et me reconnut:
«Bonsoir, Monsieur, bonsoir! N’est-ce pas qu’ils vont bien, les gosses?
Ils feront leur chemin! Je vous les présente sous leur nouveau nom: les
frères Halifax! C’est un mot anglais; une idée de groom.—Allons! encore
une fois!»
Je m’en allai, un peu attendri, et, comme je parlais à mon ami Altano de
cette scène, il fit la grimace:
«Eh! oui! Les risques du métier! Moi aussi je me casserai les jambes ou
les bras, un jour, et je serai un vieux bon à rien. Alors, j’aurai des élèves,
mes fils ou les fils d’un camarade. C’est la consolation!...»
Altano s’interrompit, haussa les épaules et, de plein pied, fit une
délicieuse culbute.
Dimanche, 28 avril.
Jeudi, 2 mai.
Lundi, 6 mai.
Je sais que Clotilde aime les fleurs et, dans cette chambre destinée à
recevoir son prochain sommeil, j’en ai fait une jonchée. Les corolles qu’une
même saison peut réunir se trouvent ici en concours: de savants
horticulteurs retardèrent certaines à grands frais pour que leur agonie
parfumât Clotilde et d’autres, à peine écloses, ne seraient que petites boules
vertes si l’on n’en avait hâté la naissance afin que leur premier sourire lui
fut offert.
Aussi, dans cette chambre, tendue avec des soies japonaises et où l’on
peut voir, du sein de quelques encensoirs de bronze s’exhaler des parfums,
j’ai fait pour son seul plaisir, concerter les senteurs les plus distinguées.
En outre, voici le divan où elle devra étendre son corps que chacun vanta
—Brun sur le tapis rouge—Son corps paraîtra brun sur le tapis rouge... (j’ai
choisi le rouge pour mieux relever le ton de sa peau). Et, autour d’elle, il y
aura toutes les corolles: les incarnadines, les rousses, les ardentes, d’autres
que l’on dirait teintes par le vin et d’autres par l’aurore, certaines carminées
comme des lèvres, quelques-unes sexuelles, d’autres pures, d’autres tout à
fait érotiques et qui sont comme des souvenirs, des souvenirs d’impudeur,
et celles-ci pourpres comme des coquilles, vermeilles ou zinzolines,
cramoisies, écarlates, toutes embaumantes, et l’une, la plus radieuse, goutte
à goutte, saignante... Celle-là, entre les seins de Clotilde, sera comme une
vraie blessure.
Puis je la regarderai dormir, car, déjà Clotilde dormira, un peu grise, à
cause du parfum, et, après avoir encore attendu quelque temps, j’ouvrirai
les fenêtres et je crierai aux passants:
«Venez! venez mes amis! Entrez! Aidez-moi! Jetons ces fleurs! Jetons
toutes ces fleurs! et jetons aussi cette femme! Elle est morte! Elle est enfin
morte!»
Alors, avec les fleurs flétries on jettera aussi la charogne de Clotilde, de
ma toute belle! sa charogne dont la figure vivante passait pour être une
merveille peu commune, mais qui eut le grand tort de m’inspirer de
l’amour...
... Et dire que je viens d’écrire tout cela, simplement parce que, ce soir,
ayant offert quelques roses à Clotilde, Clotilde ne m’en sut aucun gré!
On se venge comme on peut.
Mercredi, 15 mai.
Vendredi, 31 mai.
Lundi, 3 juin.
Jeudi, 6 juin.
«Moi, dit Zanko, je n’ai jamais le spleen.—Le spleen est un ennui qui se
plaît à lui-même, un désespoir auquel on s’intéresse. Avec une mauvaise foi
évidente, l’homme que le spleen assaille ne regarde que son assaillant, il
l’encourage, il lui donne des forces. Quel sadisme absurde!—Moi, je n’ai
jamais le spleen.
—Ne t’en glorifie pas trop! dit Lanthelme. Lorsque tu te sentiras las de
voyager, lorsque, un jour, tu rentreras à Paris sans avoir l’envie de repartir,
alors, tu trouveras le spleen installé près de ton feu, et il ne te quittera plus.
—Non! fit Zanko. J’ai trop de souvenirs. Ils défendent contre l’ennui.
Les souvenirs sont de bons trésors qui se ternissent rarement. A l’ordinaire,
ils gagnent même en éclat; ils s’améliorent dans le sens où on les considère.
Ce sont de belles étoiles. Dès l’instant que je les contemple, elles donnent
tous leurs feux.
—Oh! oui! interrompit Poussière. Moi aussi, j’ai de bien jolis souvenirs!
et c’est si agréable!
—Tais-toi! répliqua Zanko. Ne dis pas de cochonneries!
—Tu vantes les souvenirs! murmura Lanthelme d’une voix épaisse. Tu
vantes les souvenirs! est-ce possible! Les souvenirs sont pour moi un
supplice constant.
—Assurément! dit Zanko. J’ai voyagé en ta compagnie! Je sais que ta
première visite, lorsque tu découvres une ville, est pour les égouts. Avec cet
amour de l’abject, du malsain et de l’ignoble qui t’anime, il est malaisé de
se faire un trésor de beaux souvenirs! D’une société, tu ne veux connaître
que la crapule, d’un paysage, tu ne retiens que le coin dégradé. Non! il faut
que les souvenirs aient déjà de la vertu pour qu’ils s’épurent encore dans
l’esprit. Leur défaut est même de s’épurer trop.
—Que veux-tu dire? demandai-je.
—Ceci: qu’on ne sait plus regarder l’heure présente, tant l’heure passée
est lumineuse. Avoir vécu diminue la joie de vivre. La survivance des
souvenirs dégoûte de la joie comme de la tristesse. On se représente les
anciens plaisirs trop vivement pour apprécier les nouveaux, s’ils semblent
pareils par leur structure, et, se rappeler exactement qu’on a beaucoup
souffert gâte un peu la souffrance.
—Il y a pourtant, dis-je, une émotion dont le souvenir reste toujours
diffus. C’est le spleen que tu es si fier de ne point connaître. Il ne laisse pas
de mémoire précise. On a toujours un spleen plus insupportable que le
spleen passé.»
Zanko avait pris un air mélancolique.
«J’en viens à croire, dit-il, que les seuls bons souvenirs sont ceux qui
durent peu. Les souvenirs anciens ont trop d’éclat. Il faut que les jeunes
tuent les vieux; il faut que les jeunes aient toute la place, que les vieux
s’oblitèrent, sans considération de qualité ou d’intensité, simplement à
cause de leur date. On vit au milieu de souvenirs frais comme l’on vit au
milieu de fleurs fraîches. Les souvenirs sont une litière qu’il faut changer
chaque jour. Elle garde alors tout son parfum de fleurs séchées depuis peu,
mais, en vérité, le parfum des vieux souvenirs est trop violent; il fait oublier
les roses vivantes du jardin!»
Oh! Oh! Zanko devient lyrique, je crois! Ressentirait-il, sans l’avouer, la
satiété des voyages?
Samedi, 8 juin.